Le Mouvement SUN est né de la prise de conscience collective de l’échec du système international en matière de lutte contre la sous-nutrition, à l’origine de presque la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans. Plusieurs éléments indiquent que les retards de croissance sont irréversibles et qu’ils compromettent gravement le développement physique et cognitif des enfants et, par conséquent, la prospérité économique et la stabilité des pays ont servi de point de ralliement politique.
La série 2008 du Lancet sur la sous-nutrition maternelle et infantile a sensibilisé les parties prenantes à l’ampleur du problème, le consensus de Copenhague leur en a présenté l’impératif économique et, en réponse, le Mouvement pour le renforcement de la nutrition — catalyseur pour l’action — est né, appelant à l’élimination de la fragmentation, à une hausse des investissements et à une collaboration sans précédent, pour avoir des retombées plus percutantes et à grande échelle.
En avril 2010, un vaste groupe de plus de 100 dirigeants a approuvé le document intitulé Scaling Up Nutrition: A Framework for Action (Renforcement de la nutrition: cadre d’action) en marge des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). La première édition de la Feuille de route pour le renforcement de la nutrition (SUN) a été lancée en septembre 2010 par le Secrétaire général des Nations Unies et des dirigeants mondiaux à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Ce que le Mouvement pour le renforcement de la nutrition (SUN) essaie de faire — un mouvement mondial en soutien à l’action multiacteurs au niveau des pays — représente une approche assez innovante dans le domaine du développement international, et c’est probablement l’un des exemples les plus complexes et les plus ambitieux de ce type de partenariats.
Rapport 2019 d’examen à mi-parcours du Mouvement SUN
À l’époque, le Mouvement avait introduit une nouvelle méthode de travail auprès de la communauté mondiale et des pays — qui était « à l’avant-garde » de l’approche requise pour exécuter le Programme de développement durable à l’horizon 2030, lancé en 2015. L’approche du Mouvement SUN, dirigé et piloté par les pays, aide les nations à réunir une multitude de parties prenantes et de secteurs afin de lutter, ensemble, contre les niveaux élevés de faim et de malnutrition, en mettant l’accent sur les 1 000 premiers jours de vie d’un enfant.
Pour relever ce défi, le Mouvement SUN a prôné l’approbation, au niveau des pays, mais également à l’échelle mondiale, de politiques multisectorielles sur la nutrition, de plans opérationnels, de mécanismes de financement, de systèmes de suivi des progrès et de procédures de redevabilité. Ceci, du fait que la nutrition est un défi à plusieurs facettes, qui requiert le travail de multiples parties prenantes, sous une direction déterminée aux plus hauts niveaux — afin d’obtenir des résultats et des retombées durables.
Le Sommet « Nutrition pour la croissance » de 2013 et le Sommet de la nutrition de Milan de 2017 ont intensifié l’engagement politique et financier de la communauté internationale en matière de nutrition, contribuant par là à une hausse indispensable des financements destinés à la nutrition, ce qui a permis d’accélérer les progrès.
Évolution des pays membres SUN et des quatre États indiens
Le plus grand succès du Mouvement a été sa capacité à rallier et à unir les pays (et les États indiens) autour d’une méthode multiacteurs et multisectorielle pour s’attaquer à la malnutrition. À la fin de l’année 2010, quatre pays avaient indiqué qu’ils souhaitaient se joindre au SUN et, aujourd’hui, le Mouvement est fier de compter 62 pays et quatre États indiens en tant que membres , dont le Timor-Leste qui l’a rejoint en octobre 2020.
Nombre de nos pays ont connu un grand succès dans la lutte contre une ou plusieurs formes de malnutrition, avec l’appui du système de soutien vaste et étendu du Mouvement SUN, qui rassemble des milliers d’organisations et de personnes réparties dans le monde entier.